Si les Suisses avaient un seul mea culpa à faire, ce serait celui-là : ils évaluent leurs entreprises de façon moins efficace qu’ailleurs en Europe ! Et, il y a trois raisons principales à cela.
1. Ils utilisent des méthodes d’évaluation plus volontiers basées sur le coût historique que sur le marché.
2. Le marché quant à lui est ici bien moins consolidé…
3. Concernant les transmissions hors frontières, il faut l’avouer, une culture des affaires propre aux suisses et qui a pu en dérouter plus d’un.
Le spécialiste de la transmission de petites et moyennes entreprises en Suisse romande
Pourtant, les entreprises de notre pays tant réputé pour sa stabilité, présentent généralement des états financiers plus solides que ceux de nos voisins : les marges sont plus fortes et plus stables, les clients plus fidèles, la prévisibilité du business meilleure. Pour autant nos entreprises sont moins bien valorisées. Alors comment effectuer une évaluation optimale de son entreprise en vue de sa transmission ? Quelle démarche avoir et quelles méthodes employer ?
Définir le profil de repreneur
Pour aborder au mieux la transmission de son entreprise, le dirigeant, après une phase indispensable de préparation, doit s’attaquer à la problématique de la valeur et encore du prix ! Dans ce domaine, s’il n’y avait qu’une seule chose à retenir, ce serait que : « la valeur d’une entreprise est le prix qu’un acquéreur est prêt à payer ». Ainsi quelle que soit la méthode : valeur comparative, valeur patrimoniale, Goodwill, valeur future, discounted cash-flow, valeur de rendement (…), le marché aura toujours le dernier mot !
Chiffres sur les PME: types de successions
Selon l'article de l'Agefi du 26 août 2021, 3 entreprises sur 4 sont détenues en famille. Ce qui représente environ 375'000 PME. Ces sociétés générent des emplois pour environ 1.6 million d'employés à travers la confédération et représentent environ 60% du PIB.
Selon l'article de Le Temps du 6 octobre 2023, faute de statistiques officielles, entre 50'000 et 70'000 entreprises seraient à vendre en suisse dans les 5 prochaines années.
Les chefs d'entreprise vont dans la plupart des cas trouver une solution en interne au moyen d'une reprise auprès des managers existants.
Il n'en restera pas moins d'environ 20'000 pme à remettre pour lesquelles la succession n'aura pas été réglé au moment de la retraite du dirigeant.
Les entrepreneurs font face à un réél challenge, probablement le plus important de leur vie professionelle et ceux qui ont toujours tout fait au sein de leur entreprise vont devoir s'attacher les conseils de professionels extérieurs. Mais quel conseil ?! pour quel client ? avec quel savoir faire ?
Voici tout le challenge pme successions 2024-2030
Premier enseignement : il faut en finir avec les méthodes uniquement comptables qui donnent une idée faussée de l’entreprise !
En Suisse, il est encore trop souvent d’usage d’évaluer sa société grâce à des méthodes basées sur le coût historique, par la méthode dite des Praticiens. Les premiers conseillers que sont les experts-comptables proposent généralement cette méthode reconnue fiscalement. À priori avantageuse, elle est assez facile à calculer (et ne nécessite pas de conseils extérieurs) mais elle a pour défaut majeur de ne prendre en compte aucun élément de marché, ni d’autres externalités et surtout n’intègre pas la projection des résultats futurs… En d’autres termes, la valeur obtenue par la Méthode des Praticiens ne reflète en rien la valeur de l’entreprise sur son marché et ne fournit aucun outil de comparaison à l‘échelle européenne !
Deuxième enseignement : il faut s’appuyer sur des méthodes qui permettent aux acquéreurs de se projeter dans un environnement concurrentiel !
Aujourd’hui, nous le voyons tous les jours dans nos échanges, la production suisse est en compétition avec l’Europe. Nos entreprises doivent pouvoir être comparées avec les mêmes standards que les entreprises Européennes. De l’autre côté de la frontière, la consolidation des secteurs industriels a commencé depuis de nombreuses années, d’abord au sein de chaque pays de l‘Union puis entre les pays au sein de l’Union européenne elle-même. La Suisse a échappé à ce phénomène et en supporte aujourd’hui les conséquences. Les référentiels employés ici ne sont pas les mêmes qu’ailleurs. Pour permettre aux futurs acquéreurs de se projeter, il est crucial pour nos entreprises qu’elles se donnent les moyens d’être comparées à leurs pairs européennes… Et pour cela, il convient de changer de méthodes d’évaluation.
La méthode des multiples qui se base soit sur l’Ebitda soit sur le chiffre d’affaires en fonction du type d’industrie ou de service, permet à l’entreprise de s’inscrire dans un marché plus large que notre seul giron national et d’être comparée aux autres acteurs européens.
La méthode est rapide même si elle nécessite d’avoir accès à une information de marché importante, précise et de qualité pour une juste détermination du multiple considéré. Le cédant n’a souvent pas accès à ces données et c’est à ce moment qu’il lui faudra faire appel à un conseil externe expert...
Troisième enseignement : il faut aller au-delà du prix et des éventuelles barrières culturelles !
Il n’y aucune raison de ne pas faire jouer le processus concurrentiel lors de la mise en vente. Ce, sans pour autant sacrifier ses valeurs ! Le prix n’est qu’une des très nombreuses modalités de la cession d’une entreprise. In fine, transmettre reste avant tout une histoire d’hommes et de femmes. Une histoire de rencontre, qui poussera à aller au-delà de la barrière culturelle pour réussir une transition intelligente et douce. En optimisant l’évaluation de son entreprise, on met toutes ses chances de son côté, en donnant les clés de compréhension aux futurs acquéreurs.
Trouver des candidats appropriés en vue de la transmission, avec l'aide de spécialistes
Les sociétés Suisses devraient mieux savoir se valoriser et établir ces mesures selon les standards des transactions internationales pour mieux valoriser les avantages qu’offre notre pays.
En tant qu’acteur fiduciaire de référence sur la place genevoise, Fiduciaire Genevoise a constaté les barrières à lever pour accroitre la valeur des entreprises transmises en Suisse. Les enseignements acquis sont le fruit d’une expérience en suisse et à l’international que nous mettons au service de nos clients.
Réaliser la transmission de votre entreprise avec succès
Dans notre prochain article, nous détaillerons les 5 étapes clefs qu’un dirigeant d’entreprise doit suivre pour bien préparer la transmission de sa société et assurer au mieux son avenir.