Gestion de trésorerie et de cash-flow en Suisse: S'adapter à un environnement de taux en hausse
I. Introduction
1. Definition Générale
La gestion de trésorerie est un élément vital de la finance d'entreprise, particulièrement dans un pays comme la Suisse, reconnu pour sa stabilité financière. Cependant, dans le contexte actuel de hausse des taux, cette gestion devient un challenge pour les entreprises.
Nous allons explorer ensemble les sujets clés suivants:
A. Le budget de trésorerie
B. Définition d'un cash flow
C. le calcul du cash flow (fonds de roulement)
D. impact des taux d'intérêts
E. Ratios de trésorerie clés
2. La gestion de trésorerie
La gestion de trésorerie se réfère à la manière dont une entreprise gère ses liquidités et ce compris son compte courant. Elle implique la planification, la gestion des entrées et sorties d'argent, et l'assurance que l'entreprise possède les fonds nécessaires pour ses opérations.
3. La spécificité suisse
En Suisse, avec un secteur bancaire solide et des règles financières strictes, la gestion de trésorerie nécessite une attention particulière. Les entreprises doivent être d'autant plus vigilantes face aux fluctuations des taux d'intérêt.
II. BUDGET DE TRESORERIE
1. Le budget de trésorerie: Un indicateur essentiel pour la gestion des sociétés
1.1 Introduction
Au cœur de toute société, le budget de trésorerie est une traduction chiffrée des prévisions des encaissements et des décaissements sur un terme donné. Cet ensemble de calculs offre un aperçu des liquidités futures, permettant aux entreprises de planifier et d'anticiper leurs besoins financiers.
1.2 Qu'est-ce que le budget de trésorerie?
Le budget de trésorerie est un indicateur essentiel en comptabilité. Il traduit, en termes monétaires, les activités prévues d'une société pour une période à venir. Il s'agit d'une projection des cash flows ou flux de trésorerie, basée sur les activités d'exploitation, d'investissement et de financement.
1.3. Les types de cash flow
L'operating cash flow, ou cash flow opérationnel, correspond aux flux générés par l'activité principale de l'entreprise. Il tient compte du chiffre d'affaires, des coûts d'exploitation, et d'autres éléments comme les intérêts, impôts, et amortissements. C'est un excellent indicateur de la capacité de l'entreprise à générer des liquidités à partir de son activité principale.
1.4. Le fonds de roulement
Le fonds de roulement est un concept essentiel en gestion financière. Il représente la différence entre les actifs à court terme et les dettes à court terme. Sa formule simple offre aux investisseurs et gestionnaires un moyen rapide de mesurer la santé financière d'une société.
1.5. Le calcul du cash flow opérationnel
La trésorerie d'exploitation, ou cash flow opérationnel, est déterminée par plusieurs éléments. Il s'agit notamment du chiffre d'affaires, du résultat d'exploitation, des variations de besoins en fonds de roulement, et des autres postes d'exploitation.
1.6. Impôts, intérêts, et autres catégories
Pour obtenir un cash flow opérationnel précis, il faut déduire du bénéfice d'exploitation les impôts et intérêts payés, et ajouter les amortissements. Ces éléments sont cruciaux pour comprendre la capacité réelle de l'entreprise à générer des liquidités.
1.7. La notion de profit et cash flow
Le bénéfice est un indicateur de performance, mais il ne se traduit pas nécessairement par un flux de cash positif (ou cash flow positif). Le cash flow opérationnel offre une meilleure représentation de la capacité de l'entreprise à générer des liquidités.
1.8. L'importance des prévisions: Cash flow forecasting
Le cash flow forecasting a pour objectif de prédire les entrées et sorties de trésorerie futures. En se basant sur les activités passées et en tenant compte des variations du marché, le cash flow forecasting aide les entreprises à anticiper leurs besoins et à éviter les éventuelles pénuries de trésorerie.
1.9. Les autres types de cash flow
Outre le cash flow opérationnel, il existe d'autres catégories de cash flow, notamment ceux liés aux activités d'investissement et de financement. Ces flux reflètent la manière dont l'entreprise investit dans ses actifs et la manière dont elle finance ses opérations.
1.10. Comprendre le ratio de trésorerie
Le ratio de trésorerie est une mesure qui compare les liquidités d'une entreprise à ses dettes à court terme. Il offre aux investisseurs un aperçu rapide de la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes immédiates.
1.11. L'importance du budget de trésorerie
En sommaire, le budget de trésorerie est un outil essentiel pour toute société. En offrant une traduction chiffrée des activités futures, il permet aux entreprises de planifier, d'anticiper, et de prendre des décisions éclairées. Dans un marché en constante évolution, disposer de moyens précis et fiables de prévision est la clé pour assurer la pérennité et la croissance.
III. DEFINITION D'UN CASH FLOW (cash flow définition)
Le cash flows, ou flux de trésorerie, sont essentiels pour comprendre la santé financière, la liquidité d'une entreprise et notamment pour déterminer sa capacité d'autofinancement. Les types de cash flows peuvent être classés en fonction de leurs origines et de leurs utilisations.
Les principaux types de cash flow flux de trésorerie qui permettent la création du tableau des flux de trésorerie sont retrouvés ci-dessous.
Il existe notamment 3 grands types de cash flow:
- Cash flow from operations (CFFO)
- Cash flow from investing (CFFI)
- Free cash flow (FCF)
1. Cash Flow From Operations (CFFO) (operating cash flow) :
Il s'agit du cash flow généré par les activités principales de l'entreprise.
Cela comprend les recettes des ventes, les paiements aux fournisseurs, les salaires des employés, les taxes, et d'autres opérations courantes.
Le Cash Flow From Operations est un indicateur de la capacité de l'entreprise à générer suffisamment de liquidités pour maintenir ou développer ses activités sans avoir recours à des financements externes.
2. Cash Flow From Investing (CFFI) (Investing cash flow) :
Il représente les entrées et sorties de trésorerie liées à l'achat ou à la vente d'actifs à long terme, tels que les équipements, les biens immobiliers ou les investissements dans d'autres entreprises.
Un Cash Flow From Investing négatif est généralement interprété comme un signe que l'entreprise investit dans son avenir, tandis qu'un CFFI positif peut indiquer qu'elle vend ses actifs.
3. Cash Flow From Financing (CFFF) (financing cash flow) :
Il se rapporte aux activités de financement de l'entreprise, notamment l'émission ou le rachat d'actions, l'obtention ou le remboursement de dettes et le paiement de dividendes.
Un Cash Flow From Financing positif signifie que l'entreprise attire des capitaux, tandis qu'un FCF négatif peut indiquer qu'elle rembourse des dettes, rachète des actions ou verse des dividendes.
4. Free Cash Flow (FCF) (flux de trésorerie disponible):
Il s'agit du cash flow disponible pour les actionnaires et les créanciers après que l'entreprise ait investi dans son activité.
Le Free Cash Flow est calculé comme le cash flow opérationnel moins les dépenses d'investissement.
Le free cash flow est souvent utilisé pour évaluer la capacité d'une entreprise à générer de la valeur pour ses investisseurs après avoir satisfait à ses obligations d'investissement soit la capacité d'autofinancement d'une entreprise.
La notion de cash flow correspond justement aux flux de trésorerie réellement dégagés au cours d'une période.
Cela intéresse particulièrement les investisseurs car la valeur d'une entreprise dépend en partie des flux de trésorerie qu'elle est en capacité de dégager.
5. Net Change in Cash
Il s'agit de la variation nette de la trésorerie et des équivalents de trésorerie au cours d'une période donnée. On parle alors de cash flow positif ou cash flow négatif.
Il est déterminé en additionnant les cash flows opérationnels, les cash flow d'investissement et les cash flow de financement.
Chaque type de cash flow offre des informations précieuses sur la manière dont une entreprise génère et utilise sa trésorerie. Ensemble, ils fournissent un état complet de la santé financière de l'entreprise et de sa capacité à générer de la valeur pour ses investisseurs.
IV. Comment calculer le cash flow ?
Le cash flow opérationnel (Operating Cash Flow) peut être calculé à l'aide de deux méthodes principales : la méthode directe et la méthode indirecte.
La méthode indirecte est par principe la plus couramment utilisée car elle se base directement sur le résultat net issu du compte de résultat.
1. Méthode Directe
Cette méthode implique de lister toutes les principales catégories de recettes et de paiements pour arriver au cash flow opérationnel.
Les montants sont généralement obtenus à partir des mouvements réels de trésorerie de la période comptable concernée.
2. Méthode Indirecte
Cette méthode commence avec le bénéfice net et permet d'ajuster pour tous les éléments non monétaires (tel que les amortissements) et tous les changements dans le fonds de roulement.
Dans la méthode indirecte, nous commençons par le bénéfice net, ajustons pour les éléments qui n'ont pas affecté la trésorerie (comme les amortissements) et ensuite ajustons pour les variations dans les actifs et passifs courants pour arriver au cash flow from operations (ou CFFO).
La plupart des entreprises préfèrent la méthode indirecte pour leurs états financiers officiels parce qu'elle offre une liaison claire entre le résultat net et le cash flow opérationnel. Cependant, la méthode directe donne une meilleure vision des recettes et paiements de trésorerie réels.
Calculer le cash flow est un outil très important pour le dirigeant d'entreprise. Il sert à prendre des décision clés pour une bonne exploitation des ressources financières.
V. Impact des taux d'intérêts sur la gestion de la trésorerie d'exploitation
Les taux d'intérêt jouent un rôle crucial dans la gestion de la trésorerie d'exploitation.
L'environnement actuel en Suisse, avec une augmentation des taux d'intérêt, pose des défis pour la trésorerie. Les coûts d'emprunt augmentent, ce qui peut affecter les décisions d'investissement et de financement.
Leur évolution influence directement et indirectement les décisions de trésorerie et la performance financière des entreprises. Voici comment les taux d'intérêt peuvent impacter la gestion de la trésorerie d'exploitation :
1. Coût d'emprunt
Un taux d'intérêt élevé augmente le coût d'emprunt pour les entreprises. Si une entreprise dépend fortement de la dette pour financer son exploitation, des taux d'intérêt élevés peuvent réduire sa rentabilité.
Lorsque les taux d'intérêt sont bas, les entreprises peuvent être encouragées à emprunter davantage pour financer leurs opérations ou pour investir.
2. Rendement des placements à court terme
Les entreprises détiennent souvent des liquidités excédentaires dans des comptes à court terme ou d'autres instruments financiers qui génèrent un rendement. Lorsque les taux d'intérêt augmentent, le rendement sur ces placements augmente également, améliorant ainsi la rentabilité de la trésorerie excédentaire.
Lorsque les taux sont bas, les entreprises peuvent chercher des alternatives pour placer leur trésorerie, car les rendements sur les placements classiques peuvent ne pas compenser l'inflation ou le coût d'opportunité.
3. Evaluation des décisions d'investissement
Les variations des taux d'intérêt peuvent influencer les décisions d'investissement à court terme des entreprises. Par exemple, dans un environnement à taux élevé, les entreprises pourraient retarder certains investissements à cause du coût élevé du financement.
4. Gestion du fonds de roulement
Les taux d'intérêt élevés peuvent inciter les entreprises à réduire leur besoin en fonds de roulement en optimisant la gestion de leurs stocks, en accélérant les recouvrements clients ou en négociant des délais de paiement plus longs avec les fournisseurs.
Dans un contexte de faibles taux d'intérêt, ces incitations pourraient être moins prononcées.
5. Capacité de remboursement
Si une entreprise a une dette importante avec un taux d'intérêt variable, une augmentation des taux peut affecter sa capacité à rembourser cette dette, ce qui peut la conduire à restructurer sa dette ou à chercher des sources de financement alternatives.
6. Taux de change
Les taux d'intérêt peuvent influencer les taux de change. Si une entreprise opère à l'international, les variations des taux de change influencées par les taux d'intérêt peuvent avoir des conséquences sur ses cash flows d'exploitation.
7. Demande des consommateurs
Les taux d'intérêt influencent la consommation. Des taux élevés peuvent réduire la demande des consommateurs pour certains produits ou services, ce qui à son tour peut affecter les recettes et la trésorerie d'exploitation des entreprises.
En résumé, les taux d'intérêt ont un impact profond sur la gestion de la trésorerie d'exploitation. Les responsables financiers doivent surveiller attentivement ces taux et adapter leurs stratégies en conséquence pour assurer une gestion optimale de la trésorerie.
8. La diversification des sources de financement
Dans un contexte de taux en hausse, diversifier ses sources de financement peut être une stratégie judicieuse pour réduire les risques liés à la volatilité des taux.
9. La trésorerie comme indicateur de performance
La bonne gestion de la trésorerie est souvent considérée comme un indicateur de la santé financière d'une entreprise. Une trésorerie solide peut offrir des opportunités et une marge de manœuvre en période d'incertitude.
10. Conseils pour une trésorerie saine en période de taux élevés
Parmi les conseils, on peut citer la réduction des coûts, l'amélioration de l'efficacité opérationnelle, la renégociation des conditions avec les fournisseurs, ou encore l'exploration de nouvelles sources de revenus.
VI. Ratios de trésorerie clés
Les ratios de trésorerie sont une donnée essentielle pour les actionnaires, les investisseurs et les créanciers car ils permettent d'évaluer la liquidité et la santé financière d'une entreprise.
Voici quelques-uns des ratios de trésorerie clés que les investisseurs examinent fréquemment.
1. Ratio de liquidité courante (ou ratio courant)
Ce ratio mesure la capacité d'une entreprise à rembourser ses dettes à court terme avec ses actifs courants. Une valeur supérieure à 1 indique que l'entreprise a suffisamment d'actifs courants pour couvrir ses passifs courants.
2. Ratio de liquidité immédiate (ou ratio de trésorerie)
Ce ratio mesure la capacité de l'entreprise à rembourser ses passifs à court terme uniquement avec ses espèces et équivalents de trésorerie. Il est plus strict que le ratio de liquidité courante.
3. Ratio de liquidité relative (ou ratio rapide)
Il est semblable au ratio de liquidité courante, mais en excluant les stocks (qui peuvent ne pas être aussi rapidement convertibles en cash). C'est un indicateur plus conservateur de la liquidité à court terme.
4. Ratio de couverture des intérêts
Il mesure la capacité de l'entreprise à couvrir ses obligations d'intérêts à partir de ses bénéfices d'exploitation.
5. Ratio de trésorerie nette
Ce ratio indique la position nette de trésorerie d'une entreprise par rapport à ses actifs totaux.
6. Ratio de conversion de trésorerie (ou cycle de conversion de trésorerie)
C'est une mesure de l'efficacité avec laquelle une entreprise gère ses opérations liées à la trésorerie. Il est calculé comme :
Cycle de conversion de trésorerie = Jours de rotation des stocks + Jours de rotation des comptes clients - Jours de rotation des comptes fournisseurs
Plus ce cycle est court, plus l'entreprise est efficace pour convertir ses investissements en liquidités.
7. Ratio de couverture de la dette par le cash flow
Ce ratio mesure la capacité d'une entreprise à rembourser sa dette à partir de ses cash flows opérationnels.
8. Ratio Cash flow to equity
Le flux de trésorerie revenant aux prêteurs permet d'estimer la valeur des capitaux propres d'une entreprise, dans le cadre d'une prise de participation par un ou plusieurs investisseurs.
Chacun de ces ratios offre des informations précieuses sur la liquidité, la solvabilité et la capacité d'une entreprise à gérer ses obligations financières. Les investisseurs les utilisent pour évaluer le risque associé à un investissement et pour comparer la performance de différentes entreprises d'un même secteur économique.
Le budget de trésorerie est un outil essentiel. Il permet d'estimer les entrées et sorties de cash pour une période donnée, offrant ainsi une vision prospective de la situation financière.
VII. Outils technologiques en gestion de trésorerie
Avec la digitalisation, de nombreux outils sont disponibles pour aider les entreprises dans leur gestion de trésorerie. Ce type de service et de solutions permettent une meilleure prévision et une gestion optimisée, même dans des conditions difficiles.
Calculer le cash flow, le flux de trésorerie disponible et sa capacité d'autofinancement et les principaux ratios sont des éléments obligatoires pour piloter au mieux son entreprise.
La mise à jour du Baromètre Fiduciaire créé par Fiduciaire Genevoise permet également de suivre de manière hebdomadaire l'évolution des taux et des principaux marqueurs économiques en Suisse.
Conclusion
La Suisse, bien que reconnue pour sa solidité financière, n'est pas à l'abri des défis posés par la hausse des taux.
Une gestion de trésorerie proactive, combinée à l'utilisation d'outils modernes et d'une stratégie d'anticipation, peut aider les entreprises à naviguer dans cet environnement complexe.
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